Le voyage dans la littérature française
ROUSSEAU s'inspire de MONTAIGNE ("mieux vaut une tête bien faite que bien pleine"), qui encourage les voyages, seules expériences grâce auxquelles l'élève pourra apprendre efficacement les langues étrangères, rencontrer d'autres savants et acquérir l'ouverture d'esprit nécessaire à l'"honnête homme".
Parodiant les romans d'apprentissage, VOLTAIRE imagine un voyage cahotique à travers le monde pour son héros Candide. ROUSSEAU achève l'Emile par une longue disgression sur les voyages. Eux-deux sont très favorables aux voyages. Pour l'homme grec, le voyageur a pour traits le roi Ulysse d'Ithaque (HOMERE). Ulysse, père de Télémaque et fils de Sisyphe, est le voyageur malgré-lui. Eternellement balloté, il rappelle le destin de son père condamné à toujours le même rocher au sommet d'une colline. Le voyage d'Ulysse ressemble à la vie des hommes, il et incontrôlable et confronté à l'accidentel. C'est aussi la connaissance de soi. Confronté à l'inconnu, l'homme se constitue définitivement. ROUSSEAU l'exprime dans "Emile" : les voyages poussent le naturel vers sa pente et achèvent de rendre l'homme bon ou mauvais. Pendant 3 siècles initiatiques, le voyage initiatique est avant tout celui du jeune provincial "monté" à la capitale (Jacob, héros de MARIVAUX), qui est un paysan parvenu.